Industrie

Accompagner la nouvelle transformation industrielle

7 août 2019

Bâtiments, infrastructures, énergie, transports, manufacturing: tous les secteurs de l’Industrie sont touchés par la révolution du « 4.0 ». Désormais, Internet des Objets, Intelligence Artificielle, cobots et blockchain bouleversent les procédés industriels de production. Dans ce nouveau contexte, des acteurs à la maturité très disparate coexistent. Entre une plateforme pétrolière  vieillissante au large de l’Atlantique, une usine métallurgique au Pérou et une ligne de production de smartphones assistée  de capteurs et de robots en Chine, il y a un monde. Comment accompagner au mieux  les acteurs industriels d’hier, d’aujourd’hui et de demain ? Comment parvenir à sécuriser leurs installations tout en permettant l’évolution  de leurs procédés de fabrication ? Éclairage de Karine Kutrowski, Directrice du Support Technique et du Développement de la division Industrie et Infrastructures, chez Bureau Veritas.

Quand on parle de mutation industrielle, il faut nuancer. « Nous ne sommes pas au même niveau de transformation industrielle en Inde, en Chine, en France, aux États-Unis ou en Amérique latine» explique Karine Kutrowski. Ensuite, même si les produits restent à peu près les mêmes, « la manière dont ils vont être conçus et manufacturés va, quant à elle, être complètement bouleversée dans les années à venir » poursuit la directrice du Support Technique et du Développement. Typiquement, la digitalisation des écosystèmes industriels va permettre une hausse très importante des rendements et de la profitabilité, et venir littéralement transformer la manière dont l’industrie fonctionne aujourd’hui.

"Nos métiers suivent les évolutions et transformations des industries"

Au cœur de cette mutation, les tiers de confiance comme Bureau Veritas deviennent à la fois les garants et les garde-fous de cette nouvelle donne industrielle. Traditionnellement, les métiers du TIC[1] sont adossés aux besoins spécifiques de chaque industrie. « Nos métiers suivent, et anticipent même, les évolutions et transformations des différentes industries » poursuit Karine Kutrowski.

Par le passé, Bureau Veritas intervenait essentiellement lors des phases de conception et de construction des projets. Le Groupe allait, par exemple, vérifier si une poupée était bien fabriquée, que les fondations d’un bâtiment étaient solidement établies; il allait vérifier la bonne composition d’un acier sur un équipement sous pression destiné à une raffinerie, etc. Puis les métiers ont progressivement évolué vers les services liés aux installations en phase d’opération. Cela va du contrôle (réglementaire ou volontaire), à la gestion de l’intégrité des actifs, l’analyse de risques jusqu’à la mise en place de politiques d’inspection des équipements et des bâtiments. Que l’on soit dans une centrale nucléaire, une raffinerie, un nouveau bâtiment connecté ou encore une station de métro, le facility manager ou l’integrity manager va tout faire pour que l’industriel ou le propriétaire de l’installation soit capable de l’exploiter d’une façon optimale, le plus longtemps possible, et bien sûr, dans des conditions de sécurité et de respect de l’environnement adéquates.

De l’art de concilier les procédés industriels d’hier avec ceux d’aujourd’hui

Parce que sa présence est mondiale, et qu’il travaille avec des clients ayant des degrés de maturité très différents, Bureau Veritas équilibre aujourd’hui son portefeuille de services entre ses activités dites de conception/construction et d’opération, afin d’accompagner au mieux chacun de ses clients dans cette transformation. « Aujourd’hui, on est, par exemple, capable d’accompagner des acteurs de géographies très matures dans l’évaluation de la conformité de leurs installations dites X.0, dotées de capteurs, de robots, de cobots, etc., explique Karine Kutrowski. Et dans le même temps, on va accompagner des clients à prolonger la durée de vie de leurs installations vieillissantes dans les meilleures conditions de sécurité possibles ».

Contrôler, inspecter et certifier des installations digitales

Bureau Veritas fait évoluer également ses activités traditionnelles. Dans le bâtiment, par exemple, Bureau Veritas va continuer à fournir ses services de contrôleur technique et à avoir des actions physiques sur des bâtiments physiques. Mais dans le même temps, de nombreux acteurs se dotent des composantes du BIM pour pouvoir gérer ce qu’on appelle des installations digitales ou encore des maquettes/jumeaux numériques. « Les compétences de Bureau Veritas, tout comme la société, se transforment ; on passe d’installations qui étaient au départ purement physiques à des actifs partiellement ou totalement digitaux. Les procédés de Bureau Veritas suivent exactement la même transformation, comme en témoigne notre offre sur le BIM » souligne Karine Kutrowski. 

Les métiers évoluent considérablement en phase d’opération : les inspections, jusqu’alors purement réglementaires, se transforment, par exemple, en services d’inspection prédictive, qui permettent de prédire les anomalies sur un bâtiment ou dans une usine en service. Pour toutes les nouvelles usines intelligentes et interconnectées, l’enjeu va être également de pouvoir contrôler les échanges de données.

Le rôle de Bureau Veritas en tant que société Business to Business to Society est encore plus déterminant 

Si la transformation industrielle est en cours, de nombreuses questions restent encore en suspens. Comment est-ce qu’un cobot, moitié homme moitié robot, va se comporter dans un environnement de travail ? Comment se prémunir des cyberattaques dans une usine où des machines vont communiquer entre elles et échanger des données ? Comment faire en sorte que les informations sensibles ne fuitent pas à l’extérieur ? Comment permettre que des équipements plus vieux puissent continuer à travailler avec des équipements neufs ?

Il y a encore un vide normatif et réglementaire très important sur toutes ces questions. Bureau Veritas participe non seulement à des groupes de travail, mais réfléchit aussi à ses propres référentiels, afin d’accompagner au mieux ses clients. L’enjeu est aussi d’être certain que chaque étape de la transformation opérée soit conforme à l’état de l’art actuel. Pour les industries matures, qui commencent à remplacer de plus en plus l’humain par des robots, ou par de l’intelligence artificielle, les décisions vont être prises de manière de plus en plus automatisée.

« Face à tous ces enjeux,  Bureau Veritas va jouer un rôle très important dans ces évolutions», explique Karine Kutrowski. « Il y aura de plus en plus besoin d’un acteur indépendant, de confiance, pour garantir la transparence et la fiabilité des procédés qui vont devenir de plus en plus intelligents et plus complexes».


[1] TIC : Test, Inspection, Certification