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Insight Blockchain

La blockchain peut rendre le négoce des matières premières beaucoup plus rapide

La technologie de la blockchain permet de sécuriser les échanges de données entre une multitude d’acteurs. Ce qui peut se révéler très utile pour accélérer les transactions dans le commerce mondial des matières premières, dans lequel les échanges « papier » sont encore la règle.

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Difficile de faire plus imposant, et incontournable, que le commerce des matières premières… Gigantesque, au cœur de la mondialisation, il couvre l’achat et la revente de commodités aussi diverses que les produits agricoles (blé, riz, soja, …), l’énergie (pétrole, gaz …) ou les minerais.

Malgré sa globalisation, le secteur repose encore beaucoup sur le papier pour valider les transactions, avec des process assez longs : les lettres de crédit, bons d’envoi, rapports d’inspection et de qualité et autres attestations de garantie doivent être reçus, validés, renvoyés… Ces opérations très financiarisées impliquent de nombreux acteurs : producteurs, traders, banques, assureurs, transporteurs, souvent disséminés partout dans le monde.

Les processus administratifs actuels induisent des retards, des coûts supplémentaires et des risques. « Nous sommes sur une chaîne de valeur très complexe, qui possède un potentiel d’amélioration fort. Il faut également établir une vérité solide et partagée sur le statut, la nature et l’état précis de la transaction. Ce qui constitue de bons critères pour appliquer la technologie de la blockchain » analyse Michel-Ange Camhi, Chief Data Officer Groupe  de Bureau Veritas. 

Une transaction finalisée en 4 jours… au lieu de 14

La blockchain, autrement dit un registre d’information distribué, permet de stocker et de transmettre des informations dans une chaine numérisée de blocs de transaction (d’où son nom) codés et authentifiés. Le tout étant décentralisé, chacun peut ajouter ses informations à l’ensemble à tout moment. Ce registre électronique infalsifiable est donc synonyme de dématérialisation et d’accélération des procédures.

Le délai de transmission et validation des lettres de crédit, qui prenait quelques jours, «  peut ainsi descendre à quelques heures voire minutes » assure Michel-Ange Camhi.

Toutefois, la blockchain ne dispense pas de la nécessité d’assurer la véracité des informations transmises ; au contraire, elle crée de nouveaux besoins de validation des différents systèmes et process utilisés, et des règles communes aux acteurs participants à ces systèmes.

Vers une généralisation d’ici « 2 à 3 ans » ?

Connue du grand public comme étant la technologie de base des crypto monnaies, la blockchain est en réalité le support d’une grande diversité d’applications. Cette technologie gravant dans le marbre numérique tous les échanges d’informations se révèle un excellent outil pour assurer la traçabilité. Elle offre aussi une notion de smart contract (contrat intelligent), c’est-à-dire le déclenchement automatique d’une transaction quand un certain nombre de conditions définies au préalable sont validées.

Dans le secteur des matières premières où les procédures sont nombreuses et complexes, l’automatisation de ces tâches permet de libérer des ressources. Autant d’avantages qui incitent les opérateurs à s’organiser rapidement pour tirer parti de ces possibilités. « Je vois une démocratisation de la blockchain pour les applications professionnelles se faire dans les 2 à 3 ans. C’est rapide, car les premiers éléments communs techniques ont été testés et validés », conclut Michel-Ange Camhi, qui pointe la nécessité d’avoir un tiers de confiance comme Bureau Veritas pour valider la véracité des données et le respect des règles communes dans ces systèmes.